Un jour, une femme : Geneviève de Gaulle-Anthonioz

Nous vous présentons aujourd'hui Geneviève de Gaulle-Anthonioz (octobre 1920- février 2002), résistante et militante ayant lutté contre la pauvreté.

Née le 25 octobre 1920, Geneviève de Gaulle-Anthonioz est une résistante française, militante des droits de l'homme. Elle était très engagée dans la lutte contre la pauvreté.

En 1925, elle n'avait que cinq ans quand sa mère Germaine meurt à Ringen (Allemagne) d'une septicémie consécutive à la mort in utero de l'enfant qu'elle portait. Ce sera son premier choc.

Alors qu'elle était étudiante sous l'Occupation, elle participe aux actions de résistance au sein du Groupe du musée de l'Homme puis du réseau Défense de la France.

Avec des étudiants, elle participe à l'impression et la diffusion de tracts contre les nazis et le Régime de Vichy.

Geneviève de Gaulle-Anthonioz sera arrêtée par la Gestapo et déportée au camp de Ravensbrück. Elle y rencontre et se lie d'amitié avec Jacqueline Péry d'Alincourt, Germaine Tillion, Suzanne Hiltermann et Anise Postel-Vinay.

Elle retrouvera la liberté le 25 avril 1945 lors de la libération du camp par l'Armée rouge.

Après la guerre, elle s'engage dans la lutte contre la pauvreté et assure la présidence de l'antenne française d'ATD Quart Monde de 1964 à 1998.

De l'enfer des camps, elle tire le poignant livre La Traversée de la nuit, publié en janvier 1998.

Geneviève de Gaulle-Anthonioz incarnait le refus des inadmissibles : le système nazi et la pauvreté.

Ses engagements restent marqués par cette fidélité à son prochain. En 1987, Geneviève de Gaulle-Anthonioz témoigne sur les pratiques criminelles nazies lors du procès de Klaus Barbie.

Nommée en 1988 au Conseil économique et social, l'immense Geneviève de Gaulle-Anthonioz ferraille avec conviction pendant dix ans pour l'adoption d'une loi d'orientation contre la grande pauvreté.

Reportée en 1997 pour cause de dissolution de l'Assemblée nationale, la loi est finalement votée en 1998.

Derrière la silhouette frêle, se cachait une femme d'engagement qui aimait cultiver aussi l'espérance et le refus de la résignation.

Geneviève de Gaulle-Anthonioz s'est éteinte le 14 février 2002 à Paris. "J'ai été merveilleusement heureuse", avait-elle déclaré.

Treize ans après sa mort, elle fait son entrée au Panthéon.