Un jour, une femme : Olympe de Gouges

Dans le cadre de la série de portraits de femmes, nous présentons aujourd’hui Olympe de Gouges (1748-1793), révolutionnaire féministe et auteure.

De son vrai nom Marie Gouze, elle est née en 1748 à Montauban. Elle changera de nom lors de son arrivée à Paris à l'âge de 20 ans et s'appellera Olympe de Gouges.

A 17 ans, elle est contrainte d'épouser Louis-Yves Aubry avec qui elle a eu un enfant. Toutefois, cette vie ne lui convient pas. Son mari meurt un an après leur mariage et devient donc veuve.

La loi française interdisait à une femme de publier quoi que ce soit sans l'accord de son mari. Elle ne s'est donc jamais remariée. Et elle a beaucoup écrit, des pièces de théâtres, des romans, des lettres, des écrits politiques, des pamphlets etc...elle était passionnée de théâtre et de politique.

Tout au long de sa vie, elle lutta pour plus d'égalité et de justice entre les humains. Elle se fait remarquer par son engagement et l'écriture de pièces de théâtre, articles et romans engagés.

Elle publia un ouvrage en 1785, Zamore et Mirza, ou l'Heureux Naufrage. Elle donna ce titre pour échapper à la censure. Cette pièce de théâtre fut ensuite renommée L'Esclavage des Nègres. Dans cette œuvre, elle critique les conditions de vie des esclaves et la politique esclavagiste menée par le roi en donnant la parole à des esclaves noirs. Elle ne fut jamais jouée et cette dernière lui a valu beaucoup de critiques et menaces.

Elle poursuit son engagement pour les droits des femmes. En 1789, la Révolution éclate et la monarchie est renversée. A l'époque, il est très mal vu qu'une femme fasse de la politique. D'ailleurs au 18e siècle, la femme est mal vue et pas reconnue - ne peut pas voter, ni décider sans l'avis de son mari.

Un an plus tard, autre combat : Olympe écrit une suite au Mariage de Figaro de Beaumarchais, dans laquelle elle dénonce le mariage forcé des filles et plaide pour l'émancipation féminine.

Pendant la Révolution, elle défend les principes d'une monarchie constitutionnelle tout en défendant de nombreuses réformes très avant-gardistes pour son temps : la liberté d'expression (instaurée en 1789), l'égalité des sexes (on y travaille encore), l'instauration du divorce (dès 1782), l'abolition de l'esclavage (1848) et de la peine de mort (1981), la place de la femme dans les instances politiques etc...

Elle a été l'une des premières à demander l'instauration du divorce.

Elle est également à l'origine d'idées révolutionnaires pour l'époque : les services de maternité, les services pour mendiants, les ateliers nationaux pour les chômeurs, etc.

Considérée comme la pionnière du féminisme par son combat pour l'égalité femmes/hommes, elle publie en 1791 la Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne. Dans l'article 10, elle déclare : "La Femme a le droit de monter sur l'échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la Tribune".

Ce document traitant de l'égalité des sexes (l'égalité politique et sociale entre les hommes et les femmes) est présenté à l'Assemblée nationale le 28 octobre 1791, mais refusé par la Convention.

Suite à la diffusion d'un pamphlet, elle fut arrêtée et emprisonnée. Accusée d'injures envers les représentants du peuple. En novembre 1793, elle est guillotinée.

Quelques siècles plus tard, ses idées sont devenues des évidences, voire des lois. Elle aura été la seule pendant la Révolution française avec Condorcet à réclamer non pas quelques droits pour les femmes, mais le droit tout entier.